Je rentrais chez moi tranquillement après la fin des cours. Ma journée c’était relativement bien passée, elle n’avait rien eu d’extraordinaire. Les gravillons grinçaient sous mes pas alors que je continuais sur le petit chemin que j'empreinte deux fois par jour. Il avait plu dans l’après-midi et quelques flaques d’eau couvraient le sol. L’espace d’un instant je me laissai pendre prendre au jeu de les éviter, tout en murmurant un « NINJA ! ! ».
Un promeneur m’aperçut et se mit à rire. Ni blessé ou perturbé de son regard, je continuai d’éviter les flaques, en en rigolant moi aussi, amusé par la tête étonnée du passant.
Pour retourner jusqu’à chez moi je passais devant un ancien fort, aujourd’hui aménagé en parc. D’humeur joyeuse, je me décidai à aller y faire un petit tour. Je suivais le petit sentier tracé entre les arbres, à présent sortis de leur léthargie hivernale. Dans leurs branches garnies de feuilles d’un joli vert, les oiseaux gazouillaient doucement. Ils s’arrêtaient lorsque je passais près d’eux, puis reprenaient leur mélodie.

Au détour d’une butte, je pus voir en contre bas les restes de la cabane que mes amis et moi nous nous étions faite, alors que nous n’étions encore que des jeunes enfants. Elle me parut alors comme les dernières traces d’un passé aujourd’hui révolu.
J’arrivai bientôt au fort en lui-même, toujours un peu avide de me remémorer les souvenirs de mon enfance, je m’y aventure sans hésiter. L’endroit me faisait un peu pensé à l’antre où vivait cette immense araignée dans le Seigneur des Anneaux. Tel un Fredon des temps moderne, je saisis mon téléphone portable afin d’éclairer mes pas, je marchais dans ce sombre tunnel, en regardant où je mettais mes pieds.

Devant moi, un étrange bruit attire mon attention. A l’aide de ma lampe improvisé, je vis un petit chaton transit de froid, recroqueviller vers le mur. Il me regardait de ses grands yeux verts et je ne pus m’empêcher d’être attendris. Je m’accroupis avant de tendre un bras vers lui, en posant ma main sur sa petite tête, il frémit avant de reculer. Je lui murmurai de ne pas avoir peur, puis je le pris délicatement dans mes bras. Afin de le réchauffer un peu, j’ouvris mon blouson avant de le mettre dedans, ensuite je sortis du fort pour rentrer chez moi. Ma mère n’allait pas être contente du tout que je ramène un animal à la maison. Mais je ne savais pas ce qui m’avait poussé à le faire. Je me déchaussai dans l’entrée sous peine de devoir nettoyer toute la maison après. En essayant de faire le moins de bruit possible je montai rapidement l’escalier et entra dans ma chambre.
Je refermai rapidement la porte avant de libérer le petit animal. Je pus enfin le voir plus attentivement. Malgré sa petite taille, on aurait presque dit un chat adulte, ses pattes n’étaient pas aussi courtes que celles des autres chatons que j’avais vus. Il avait de longs et doux poils noirs. Le petit animal me regarda un instant avant de miauler tout doucement. Il devait sûrement avoir faim, alors je vidais aussitôt une boite à chaussure et le mis dedans. Je savais que ce n’était pas le meilleur endroit, mais en attendant, il n’allait pas faire de dégâts dans ma chambre et je n’aurais pas à lui courir après.  

Je redescendis les escaliers et me dirigea vers la cuisine, ma mère était en train de préparer le dîner, j’allai lui faire un petit bisou sur la joue et lui demanda comment sa journée c’était passée. Elle me répondit simplement « Bien ». Je me retournais vers le frigo et pris la bouteille de lait qu’un bol et le paquet de céréales, puis je remontai dans ma chambre.  
Je m’assis sur mon lit, près de la boite à chaussure, je pris la bouteille de lait et en versa un peu dans le bol avant de sortir délicatement le chaton, que je posais sur mes genoux. Il se mit à ronronner en lapant le lait, une fois qu’il fut rassasier, il se roula en boule sur moi, tendis que je le caressais. Je ne devais pas trop m’attacher à lui (ou elle, je n’en avais aucune idée) car aussitôt qu’il ferait un peu plus chaud dehors, je le remettrais là où je l’avais trouvé.
Je mis un vieux t-shirt à moi dans la boite, puis j’y remis le chaton endormis dedans, avant de la fermer. Ma mère nous appela ensuite pour venir manger, mon beau-père, ma sœur et moi. Il se passa un repas tout à fait banal, comme tous les autres jours.
Le lendemain matin, en allant au lycée je pris le chaton avant de le déposer au fort, comme je m’étais promis de le faire. Le reste de la semaine se déroula de la même façon que les autres avait eu lieu et même en retournant au fort, je ne vis plus le chaton. J’espérais que quelqu’un d’autre l’avait trouvé et prenait soin de lui.
Quelques jours après cet « événement », si je peux appeler ça comme ça, une nouvelle arriva dans notre classe. Elle avait quelque chose de spécial, mais je ne savais pas dire quoi. Au fur et à mesure des semaines, puis des mois qui passaient, nous devînmes ami.

Puis un jour, elle ne vint pas en cours, le lendemain aussi et le jour suivant non plus. Je commençais à m’inquiéter pour elle, peut-être lui était-il arrivé quelque chose. C’est aussi dans cette période que nous apprîmes que le président français mourut dans d’étrange circonstance, puis se fut au tour du président américain. Tous les gouvernements furent ébranlés, laissant place à la panique totale. Le monde était devenu fous et des hypothèses farfelu voyaient le jour un peu partout, mais aucune ne tenais la route à mes yeux.
Un mardi matin, je vis mon amie entrée dans la salle de cours, avant de venir s’assoire à côté de moi. Heureux de voir qu’elle allait bien, je lui demandais néanmoins pourquoi elle avait été absente si longtemps. Je me répondis sans me regarder, le regard distrait par autre chose qu’elle avait des choses à faire. Je trouvais qu’elle avait changé, elle ne participait plus à nos délires collectifs, surtout à celui qui consistait au fait de prouver que c’était une extraterrestre, car nous la trouvions étrange. Nous disions aussi qu’elle allait détruire la race humaine en les dévorant tous, mais qu’elle nous sauverait, car nous étions ses amis.
A la fin de la journée de cours, elle vint me voir et me proposa quelque chose auquel je ne m’attendais pas du tout : elle voulait sortir avec moi. J’étais plus qu’étonné et sur le coup je ne sus quoi répondre, mais je repris vite mes esprits et lui dis timidement que je voulais bien. Elle se mit sur la pointe des pieds et m’embrassa doucement, je glissai mes mains sur sa taille pour la rapprocher de moi.  
Elle s’éloigna un peu de moi et me dit qu’elle devait y aller, je la regardai partir, un léger pincement au cœur, j’avais l’impression que je n’allais jamais la revoir. Pourtant, le lendemain, elle était là, nous fîmes comme si de rien était. Je trouvais ça perturbant, car c’était comme si rien ne c’était passé. Mais le soir même, après les cours, nous nous retrouva une nouvelle fois, mais je vous épargne les détails de ce que nous avons fait.

Le jour suivant, alors que j’attendais mon bus, je vis une étrange forme dans le ciel, un peu comme dans les films de science-fiction, où des extraterrestres débarquent sur Terre. Même si je n’étais pas d’un naturel angoissé, je me demandais bien ce que ça pouvait être, tout comme les personnes non loin de moi qui levaient le nez en l’air pour l’observer.
L’armée avait-elle inventée une nouvelle génération d’hélicoptère ou d’avion ? Dans ce cas, elle avait fait dans le futuriste ! Je ne pouvais pas me permettre de continuer de regarder cette étrange chose sinon j’allais être en retard au lycée. Je montai donc dans mon bus, essayant d’ignorer cette pointe de peur au fond de moi.
Une fois arrivé en cours, je demandai à ma copine si elle avait vu cette chose dans le ciel et d’un air grave, elle me répondit que oui.

La suite se passa très vite, des flashs de lumières se propagèrent dans toute la ville, des voitures étaient en feu, tout le monde criait, c’était la panique totale. Les lycéens sortaient du bâtiment dans un véritable raz-de-marée humain. Des petits vaisseaux sortaient du gros qui était toujours stationné au-dessus de nos têtes et ils volaient dans les rues, des missiles fusaient à tout va, explosant dans les bâtiments, les faisant s’écrouler.
Je cherchai ma petite amie du regard, dans cette foule, je la vis de loin, elle avait un air désolé, elle aussi me regardait, puis elle me fit non de la tête. Et soudain, elle se transforma en une sorte de lion noir gigantesque et sauta par-dessus les gens apeurés. Une autre chose comme elle fit son apparition, puis encore une autre, l’endroit fut bientôt envahi par ces sortes de lion.
Ils se mirent d’un coup à attaquer les vaisseaux qui continuaient de nous tirer dessus, une véritable bataille entre des combattants venus d’une autre planète se déroulait sous nous yeux. Mais déjà des cadavres jonchais le sol, des enfants pleuraient après leurs mères inanimées.

En à peine quelques minutes, les vaisseaux furent détruit par les lions, qui reprirent aussitôt leur apparence humaine et quand je re-vis ma petite amie se transformer, j’hésitais entre fuir ou courir vers elle et la prendre dans mes bras. Je ne choisis aucune de ses solutions et je restais planté là, à la regarder venir vers moi.
Elle avait l’air décidée et marchait d’un pas ferme, quand elle fut arrivée à un mettre de moi, elle me dit d’une petite voix « Désolée pour tout », puis elle déposa un baiser sur ma joue gauche, avant de repartir. J’aurais voulu la retenir, mais mon corps refusait d’obéir, je n’avais même pas pus tendre la main dans sa direction et l’empêcher de partir.  

Un nouveau vaisseau, mais qui ne ressemblait pas au premier que nous avions vu descendit vers nous. A son approche, la panique recommença aussitôt, je fus emporté par un mouvement de foule et perdis définitivement la trace de celle qui m’était chère.
Le vaisseau s’arrêta à une centaine de mettre au-dessus, puis une immense passerelle s’ouvrit et des centaines d’humanoïde se jetaient sur le sol avant de prendre possession des rues. Ils ne nous tiraient pas dessus et alors qu’une de ses créatures passa près de moi, je pus voir qu’elle ressemblait un peu à la chose en lequel mon amie c’était transformé. A la différence près qu’elle se déplaçait sur deux pattes et non quatre, qu’elle était équipée d’une sorte d’amure en matière noire et brillante.
Cette créature me regarda droit dans les yeux, avant de faire un pas vers moi, elle tendit une sorte de main aux multiples doigts et me toucha le bras. Instantanément, toute sa peau fut parcourue par des sortes de vague et son aspect changea. Il ressemblait à un être humain, il me ressemblait ! J’avais l’impression de me voir dans un miroir, je crus que j’allais m’évanouir suite à toutes ses émotions, mais quelque chose d’autre attira mon attention.
Une sorte d’estrade était en train de se déployer en plein milieu de la rue déserté par tout être humain, mis à par moi, qui restait là, à la chercher. Ce n’était pas étonnant que tout le monde est fuit, des aliens venaient de débarquer sur Terre, nous n’allions pas faire comme s’il ne c’était rien passé et reprendre nos activités. Je compris immédiatement que l’avenir de la race humaine serait à jamais bouleversé et que plus rien ne serait comme avant.
C’est alors qu’elle monta sur l’estrade, oui, ma petite amie, pas cette créature en lequel elle s’était transformée. Elle s’approcha d’une sorte de micro et se mit à parler, sa voix était propagée et amplifier à travers toute la ville :

« Ecouter moi, tout le monde ! Aujourd’hui, l’avenir de votre planète se joue ! Vous ne pourrez plus jamais avoir la même vie qu’avant, car soit vous mourez ici, dans les jours qui viennent, où bien vous pouvez survivre, si vous choisissez de nous faire confiance. Bien sûr, vous devez vous demander que ce qu’il se passe et bien je vais vous répondre. Ce que vous, êtres humains, nommé « Extraterrestre » sont aujourd’hui sur Terre ! Une espèce que nous, être de l’espace appelons « Invader » est venue pour vous détruire. Si restez sur Terre, d’ici quelque jour, la Terre sera totalement à leur merci et vous serez tous mort avant d’avoir pus tenter quelque chose contre eux. Alors, mettez de côté votre orgueil et accepter notre aide, nous sommes là pour vous aider. Nous pouvons vous conduire sur une autre planète, qui est sous notre protection. »

Elle se tut un instant et je vis autour de moi des gens qui sortaient des bâtiments, qui étaient venus pour l’écouter, bientôt, des dizaines de gens la fixaient, pourtant, elle ne cillait pas sous leurs regards. Des murmures inquiets commençaient à se lever parmi les personnes ici présentes et rapidement des questions furent criée à travers l’assemblée. Quelque lui demanda :

«  Mais qui es-tu gamine ? ! »

Elle le fixa droit dans les yeux et elle se transforma de nouveau avant de lui répondre :

« Je suis l’impératrice des Tsiochanaileanaks et c’est bien simple, je ne vous accorderais pas deux fois ma grâce, si vous ne voulez pas de notre aide, je vous livrerais aux Invaders! »

Ca voix n’était plus du tout la même, elle était comparable à une voix comme celle des démons dans les films. Elle était grave mais, aussi douce à la voix et aussi parcouru de cliquetis, comme du morse. Tout le monde se taisait à présent, elle en profita donc pour continuer :

« Ceux qui veulent nous suivre n’ont cas aller dans la lumière que vous pouvez voir en dessus du Baid, le vaisseau et vous serez alors téléporté à l’intérieur. Pressez vous, d’ici deux heures, nous aurons définitivement quitté la Terre, avant l’assaut final des Invaders. Au moment où je vous parle, dans le monde entier d’autres vaisseaux accueilleront ceux qui veulent nous suivre, chacun aura sa chance, il y a de la place pour tout le monde. Votre avenir est entre vos mains, à vous de voir comment vous voulez qu’il soit… »

Elle prit sa forme humaine et redescendit de l’estrade, je couru aussitôt vers elle, mais d’autre lion m’en empêchèrent, elle lança alors : « Lig do teacht chugam! Laissez le venir à moi… » Sans attendre qu’ils s’écarte, je me jetais sur elle et je l’embrassais tendrement. Je la regardais, elle n’avait pas du tous changée, mais je ne pus me retenir de lui demander :

« Que ce que ça veut dire ? ! J’ai l’impression de vivre un rêve ! Sauf que c’est vrai… Des gens viennent de mourir sous mes yeux et pourtant je n’ai même pas craint la mort un seul instant… J’avais seulement peur pour toi. Je ne comprends pas tout ce qui se passe, mais j’ai confiance en toi, alors je te suivrais, où que tu ailles, je serais toujours vers toi ! »

Elle ne me laissa pas le temps de finir, car elle m’embrassa joyeusement, puis elle me dit simplement « Je t’aime », je lui répondis que moi aussi. Elle se tourna vers les aliens autour de nous et dit «  Escorté le jusqu’à ma cabine, je veux deux garde à l’entrée de la porte » Puis à mon attention « J’ai encore des choses à régler ici, nous nous retrouverons bientôt, soit-en sur ! »

Elle se glissa parmi la foule, et je ne vis que son dos partir au loin. Deux lions vinrent se collé à moi, puis nous avançâmes tous d’un même pas vers la lumière. Je me rendis dans cet halo sans crainte, sachant que j’allais la revoir sous peu, j’en étais absolument convaincu !